AVANT L’AUBE

AVANT L’AUBE
Du 10 au 26 janvier 2014 //

Olivier Alibert / Hervé Ic / Marc Lathuillière / Maxime Touratier //
Commissariat : Marc Lathuillière //

 

 

Il existe un moment, juste avant l’aurore, où la fin de fête dépasse la sensation d’un écroulement : celle d’un point du jour, et du bonheur éméché de l’avoir atteint. C’est cette sensation que, première exposition de Plateforme après le Nouvel an 2014, Avant l’aube veut évoquer. Convoquant les énergies vitales de l’art optique et du punk, elle réunit quatre artistes qui travaillent les résonances lumineuses ou sonores : Hervé Ic (peinture), Olivier Alibert (installation), Maxime Touratier (photographie) et Marc Lathuillière (installation).

Avant l’aube se veut une expérience hybride autour du solstice d’hiver, point de l’année où la nuit recule devant le jour. Par sa proposition, Marc Lathuillière invite les trois autres artistes à montrer leurs pièces dans le bain immersif d’une de ses installations de lumières fluorescentes roses. Au fil de l’après-midi, leur perception évolue, à mesure que la clarté du jour s’éteint pour laisser place, comme unique source d’éclairage, à la radiance des tubes fluorescents. Ponctuellement, des surgissements de guitare punk viennent sonner, dans cette aura, l’éventualité d’un réveil. Un contexte immersif qui, recontextualisant les œuvres exposées, intensifie leur appréhension.

Savant travail de couleurs et de lueurs concentriques, à la fois sourdes et éblouissantes, les toiles de la série Seconde lumière de Hervé Ic ont ainsi été peintes pour être montrées dans l’obscurité. Il s’agit, d’après Nicolas Audureau, de donner à percevoir « une lueur qui sortirait des ténèbres ». Dans Avant l’aube, cette tentative de « transsubstantiation en peinture » se relit dans la vibration dans un entre-deux de lumières charnelles.

Avec les deux images de la série Contre jour de Maxime Touratier, il est au premier regard question de cartographies célestes surgissant dans la nuit. Avant de réaliser que ce noir est celui de cibles collectées dans des stands de tir, puis photographiées en faisant surgir des constellations à travers les trous d’impact. L’action directe est ici médiatisée par un jeu spéculaire qui ne laisse entrevoir la lumière qu’à travers une violence ambiguë.

Investissant le sol de Plateforme, Olivier Ailbert déstructure l’espace par des volumes qui, en opposition à la lumière ambiante, sont pris, comme en une fin de soirée, « dans leur enveloppe noire de rêve éveillé » (Alain Bouaziz). Se répondant en installation, ces sculptures sombres semblent sceller un sens retenu au bord d’une révélation. Il y est question de sons qui, au travers de grilles et de porte-voix muets, tardent à se diffuser.

Une question, sous-jacente, unit les travaux ainsi présentés : celle du seuil. Comment lumières, formes et sons peuvent être perçus juste avant leur (re)naissance. Une poétique de l’apparition, opposée aux esthétiques, et politiques, de la ruine.

– Olivier Alibert

Né en 1970 à Metz, diplômé de l’Ecole supérieure des Beaux Arts de Valenciennes en 2000, Olivier Alibert vit et travaille à Alfortville (94) près de Paris. Ses installations et sculptures associent structures fabriquées en bois, peinture, objets détournés et matières diverses, et trouvent des prolongements dans des dessins sur papier et dessins muraux.
Ses œuvres, entre familier et étrange, prennent souvent la forme de dispositifs fragmentés créant des liens tendus avec l’espace architectural et sollicitant la perception et l’imaginaire du visiteur.
En 2013, une exposition personnelle lui a été consacrée au Centre d’art contemporain Aponia à Villiers-sur-Marne (94). Entre autres expositions collectives, il a participé la même année à la manifestation Hors d’œuvres en Essonne, ainsi que, en 2011, à la vingtième édition de L’Art dans les chapelles dans le Morbihan.
www.olivieralibert.wordpress.com

– Hervé Ic

« Minutie, Précision, obstination, obsession, définissent l’acte pictural d’Hervé Ic. (…) Il libère le réel pour créer une harmonie entre ses différentes strates, par des couches successives et par transparence, jusqu’à quasi-saturation, faisant ainsi du tableau un écran. Un révélateur psychologique, qui nous raconte en peinture le présent. » (Ferdinand Corte, 2009)
Né en 1970 à Paris, Hervé Ic vit et travaille à Bruxelles. Il étudie les technologies de l’image et l’intelligence artificielle appliqué à l’image (DEA IARFA) aux universités Paris VIII et Paris VI jusqu’en 1996. En 1998, il expose à l’Espace Paul Ricard à Paris, au Creux de l’Enfer, centre d’art contemporain de Thiers en 2007, à la Galerie Iragui, Moscou, en 2009, à la Galerie Eric Mircher à Paris en 2010 et chez Dubois Friedland à Bruxelles en 2012. Ses oeuvres ont été présentées au Musée des Beaux Arts de Tourcoing en 2004, au Musée d’Art de Sao Paolo (MASP) et de Porto Alegre (MARGS) au Brésil en 2009, au musée d’art de Perm (PERMM) en 2012.
www.herveic.com

– Maxime Touratie

Vivant et travaillant à Paris, Maxime Touratier est photographe et illustrateur. Il a suivi une formation artistique à l’école des Beaux-Arts de Bourges, puis à Nantes lors d’un post-diplôme européen.
Son travail photographique est composé de dispositifs de relecture d’objets et d’environnements. Sans linéarité apparente, celui-ci est animé par l’interrogation permanente des failles de l’image. Ce sont des réalisations qui se basent sur un jeu de translation visuelle. Au cœur du travail prédomine une certaine idée de la collision et du leurre, nourrie par le désir d’une révélation photographique.
Représenté par la Galerie Anouk Le Bourdiec (ALB), son travail y a été montré en exposition solo en 2011, et depuis en plusieurs expositions de groupe. En 2012-2013, la Galerie Gouvernec Ogor, à Marseille, lui a également consacré une exposition personnelle. Parmi les expositions collectives auxquelles il a récemment participé, 10 ans de Chancelier, à Interface, Dijon, et Observer la ville à la Galerie Villa des Tourelles, Nanterre.
www.maxtouratier.net46.net

– Marc Lathuillière

D’abord ancré dans la photographie, le travail de Marc Lathuillière explore la représentation des sociétés contemporaines dans leur rapport racines/devenir. Marqué par une formation de Sciences Politiques, son questionnement nourrit des projets à dimension anthropologique, tant en France qu’à l’étranger.
Mise en jeu des frontières culturelles, son approche teste aussi les limites de la représentation : par des interventions dans l’image et dans la lecture de celles-ci (projections, jeux de miroirs), mais aussi par des performances et des installations lumineuses.
Son travail a donné lieu à plusieurs expositions personnelles : Château de Noirmoutier en 2010, Museum Siam à Bangkok en 2011, L’attrape-couleurs à Lyon en 2013 et, en, 2012 un parcours investissant quatre lieux de La Rochelle (Musée des Beaux Arts, Museum d’Histoire naturelle, La Coursive, Tours de la Rochelle). Parmi ses expositions collectives, Face à faces à la Galerie Eric Mircher en 2008, Carne, parcours dans le 19ème arrondissement de Paris en 2010 et Se dérober au Musée de la photographie André Villers à Mougins en 2013.
Né en 1970, basé à Paris, Marc Lathuillière a récemment rejoint L’entreprise, le collectif qui anime Plateforme, et développe des activités curatoriales.
www.lathuilliere.com

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