Résurgence #5

Evènement Résurgences //
03 octobre 2014 / Edition #5 //
Performances et arts éphémères de 20h à 00h /

Résurgences #5

Plateforme organise la cinquième édition de l’événement Résurgences, conçu comme une exploration des arts éphémères et performatifs.

De 20h00 à minuit,  l’évènement propose une expérience collective où les formes performatives et sonores se répondent dans un voyage initiatique, métaphorique et spatio-temporel.

Vous êtes vivement invités à venir partager et faire exister ce moment. L’espace de Plateforme sera configuré pour alterner les projets d’une dizaine d’artistes, ainsi que pour ménager des zones de repos et de discussion.
Le bar sera ouvert tout au long de la nuit pour servir des encas et des boissons.

Près de cinquante ans après l’apparition de la performance en tant que pratique artistique nouvelle, sa vitalité ne cesse d’étonner les observateurs. Après avoir survécu aux redéfinitions postmodernistes, la performance déroute toujours, tant par sa résistance à tout exercice théorico-descriptif que par sa surprenante capacité d’hybridation avec les domaines les plus récents (performance interactive, vidéoperformance, performance en réseau…). L’importance de la performance aujourd’hui est confirmée par l’intérêt croissant des jeunes générations d’artistes exerçant dans les pays occidentaux et par une formidable expansion du domaine dans les pays de l’Est, en Asie et en Amérique Latine.

Déjà à ses débuts, par la coprésence non-médiatisée de l’artiste et de participants dans l’espace-temps réel, la performance procurait à ses protagonistes une intensité du vécu inatteignable dans les formes dites « classique » de l’exercice artistique.
Aujourd’hui, à une époque de dématérialisation et de virtualisation de l’expérience humaine, le corps dans l’espace réel reste plus que jamais une constance étonnante de l’expérience esthétique. L’actualité du temps et la matérialité de l’espace de la performance engagent le corps même des protagonistes et provoquent en eux un état de « supra-conductibilité » cognitive, révélée maintes fois par l’incroyable permanence des souvenirs liés aux détails des actions vécues dans le contexte de la performance. Cette intensité du vécu dans l’espace-temps réel intéresse au plus haut degré à la fois les acteurs de la scène culturelle (institutions, galeries, associations, écoles d’art) et la toute récente recherche scientifique menée au carrefour de la neuroesthétique et des sciences cognitives. En témoigne en France l’actualité de la pratique, puissamment relancée par la création de nouveaux festivals et lieux de performance à rayonnement international et une série de projets de recherches menés dans le cadre du CNRS, en prolongement de l’expérience initiée avec des artistes de performance par Nelson Goodman à Harvard Université en 1967.
Le collectif L’entreprise apporte sa contribution au débat en proposant un événement périodique consacré à la pratique de la performance, dans son espace « Plateforme ».
[J. B. 2010]

Artistes :

En Pire- (Vincent Bonnefille, Nicolas Gimbert, Charles Mounios) et Valéry Poulet / Sarah Trouche / Gilivanka Kedzior & Barbara Friedman (RED BIND) / Dorota Kleszcz / City Dragon / Yu Chen Ni / Excercitare / Flesh World / Travis Kerschen /…

 



 

C’est devant un public venu nombreux que Résurgence #5 s’est ouvert avec Sarah Trouche qui pratique un art engagé tant sur le plan politique que sociologique. L’artiste est intervenu sur des reproductions en dytique, positif et négatif, du portrait de « Joséphine de Beauharnais, Impératrice des Français » par le peintre François  Gérard (1805), en enduisant auparavant son corps de peinture blanche et de rouge pour ces tresses à l’africaine, utilisées pour véritablement cingler et « biffer » les images de l’impératrice.

La vidéo  de Action for Resilience, Paris, 2014
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A suivi la performance dansée et parlée de Marion Uguen sur la musique de  Wysozky . Ici encore,  il était question d’altération, comme moyen d’une vérité :  » Le son dévie, devient geste, on accélère, on accélère et les mots sonnent et les mots, scions-les, oscillons, oscillons, scions la langue de bois. » Un moment poétique.

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YU chen ni est une artiste contemporaine, réalisatrice et performeuse, née à Taiwan. Après avoir demandé à quelques personnes du public de s’assoir ou d’être debout le long d’une ligne de ruban adhésif  noir, posé au sol, elle s’est engagé dans un parcours impressionnant et énergique au travers des corps obstacles, à l’aveugle ! Ce qui aurait pu passer pour une  plaisanterie comme les ballons disposés autour de son corps pouvaient nous le laisser penser, s’est avéré être une démonstration de volonté :  un chemin.

 

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Gilivanka Kedzior & Barbara Friedman ont revisité le bal populaire en KNACKER’S BALL(Le Bal de l’Équarrisseur), mettant à profit la place pavée Villa des Hautes-Traverses à proximité de Plateforme. Masquées, les deux danseuses tenues entre elles par un ruban rouge noué dans leur dos, toute en retenue,  invitaient le public à une danse, sans chorégraphie établie, seulement celle issue des duos, accompagnement et mimétisme en oeuvre. « Cette performance module la portée d’une manifestation populaire et intemporelle par la re-création de symboles et la déconstruction du rapport direct entre deux individus. »
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Dorota Kleszcz a clôturé la soirée par sa performance très personnelle Customisez-moi. L’artiste a mis en place la machinerie d’un véritable petit théâtre avec l’installation d’une cabine d’habillage, mais en fait bien plus que ça : coulisse ventée, lieu des métamorphoses et des enfantements. Au fond de la scène, une vidéo nous montre l’artiste dans un costume strict, à la pause maitrisée, un avant métamorphose, une autre temporalité. Plusieurs tableaux animés par  Dorota et parfois par le public se sont succédé, questionnant le parcours d’une vie, soldée symboliquement par une lapidation aux oeufs préalablement évidés et remplis d’une encre noire.

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